L’Osmie crochue (Hoplitis (Hoplitis) adunca)

L’Osmie crochue (Hoplitis (Hoplitis) adunca), appelée aussi “Osmie de la Vipérine” est apparue pour la première fois en juin 2008, mais je n’avais alors observé qu’un mâle se chauffant au soleil.

Au mois de juin 2010, alors que la nidification des Osmies (rousses et cornues) était terminée, des Osmies crochues femelles se sont  intéressées à un nichoir qui offrait plusieurs cavités non occupées au printemps 2010 par les deux autres Osmies (elles ont préféré les nouveaux nichoirs, après 2 ou 3 années d’occupation des anciens).

Ce 21 mai (2011), les osmies crochues sont déjà présentes, sa plante hôte, la Vipérine débute sa floraison.

Présentation de l’espèce

L’osmie crochue mesure de 8 à 12 mm. La femelle est très noire et a peu de duvet. Son abdomen est cependant orné d’anneaux de duvet blanc. Le duvet des mâles est brunâtre, ce qui les différencie des femelles. Chez le mâle, on distingue deux dents latérales sur le tergite 6 (segment abdominal). Elle vole de fin mai jusqu’au mois d’août.

 

C’est une espèce commune en Europe, on la trouve dans de nombreux milieux. Elle est non menacée.

Elle butine exclusivement (espèce dite “monolectique”) la Vipérine (Echium vulgare L), fleur qui était abondante cette année 2010 dans un parking proche de chez moi, parking qui a été désherbé à la fin de l’été. La Vipérine sera t’elle encore abondante en 2011 ? A priori, la réponse est “non” !

Comme toutes les osmies, elle nidifie dans des cavités existantes, par exemple les tubes de bambou. Elle peut y installer une dizaine de cellules, séparées par des bouchons en argile, renforcés de grains de sable.

Fermeture du nid

Si elle construit aussi des nids en argile et adopte également des gîtes artificiels, le bouchon terminal qui clôt la galerie diffère par deux aspects des Osmies rousses et cornues :

  1. il peut être constitué de matériaux divers et la femelle ne le lisse pas à l’aide de ses mandibules
  2. il est recouvert de fibres de bois prélevées par la femelle directement autour du nid, sans doute pour le camoufler.

Mise en place du bouchon terminal (l’opercule) : l’abeille ne le construit pas directement après la dernière cellule, mais laisse un “vestibule”, tout comme chez les deux autres osmies.

Comportement des femelles

[Juin 2010] Les femelles sont généralement plus “agressives” que les Osmies rousse et cornue.

  1. Agressivité vers d’autres espèces occupant le nichoir, comme Heriades truncorum, petites abeilles déjà présentées dans ce billet.
  2. Prélèvement de matériaux (argile) sur les bouchons terminaux de nids d’ Osmies rousse et cornue, jusqu’à l’ouverture de ceux-ci
  3. Agressivité entre femelles (de l’Osmie crochue) : j’ai observé de nombreuses tentatives de “délogement” d’une femelle par une autre, mais sans pouvoir dire qui était la propriétaire légitime. Ce comportement explique peut être pourquoi cette abeille passe beaucoup de temps à la surveillance / défense de son nid
  4. Moindre tolérance de la présence du photographe : j’ai été obligé de m’écarter du nichoir plus d’une fois, ces abeilles étant plus agressives que les Osmies printanières.

 

Lecture conseillée : "Les abeilles sauvages", de Nicolas Vereecken
et Bernhard Jacobi.
Editions Glénat, collection "Les Mosaïques Nature"
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