La Mégachile du rosier – épisode 1

En 2006 et 2007 puis en mars 2012 (voir l’article), j’avais déjà observé des abeilles solitaires façonner leur nid dans la mousse isolante posée à l’extérieur du châssis de la fenêtre de mon bureau.

Et en ce mi-juillet 2014, un bruit de “grattage” dans la mousse isolante, bien audible depuis l’intérieur de mon bureau, me ramène immédiatement à ces observations passées … sauf qu’au mois de Juillet, il ne peut pas s’agir d’une Osmie cornue … Je dois absolument découvrir l’origine de ces bruits ! L’observation commence donc, assis à califourchon en travers du châssis de la fenêtre.

Les observations dureront du 19 juillet au 12 août.

L’attente n’est pas longue, la météo est favorable … et je suis en congé !  J’observe rapidement une abeille (je découvrirai plus tard, en chronométrant les voyages entre le nid et la rue, et au vu de la fréquence élevée des voyages, qu’il y a en fait deux abeilles à creuser leur nid) qui entre et sort d’une ouverture dans la mousse isolante. Vite, les premières photos, et l’identification : c’est une femelle de Mégachile du Rosier (Megachile centuncularis, L. 1758), dont j’avais observé quelques mâles butinant les Géranium de mon jardin (29 mai).

Cette abeille solitaire de bonne taille (10 – 12 mm de longueur) fait partie de la famille des Megachillinae; les femelles ont donc sous leur abdomen, une brosse de poils raides, très dense, qui leur permet de récolter du pollen, à la façon d’une pelle mécanique.

Les femelles fécondées creusent de longues galeries dans du bois en décomposition ou dans un sol léger (selon la littérature … ); elles utilisent parfois des tiges creusent. Elles découpent des fragments de folioles de rosiers (principalement), à partir du bord de la feuille. Ils ont environ un cm de diamètre . Les premiers morceaux découpés ont une forme ovale, un peu plus longs qu’elle. Ils sont introduits dans leur galerie et placés au fond. L’abeille replie un peu leur extrémité vers l’intérieur, pour constituer les parois de cellules en forme de tonnelet ou de petit dé à coudre.

J’ai observé qu’elle rapportait  également au nid, des fragments de pétales de rose. Malgré de longs moments postés autour des rosiers du voisinage (jardins privés et petits espaces verts publics plantés de rosiers), je ne suis pas arrivé à observer l’opération de découpage des feuilles et pétales.

Chaque loge est ensuite remplie à moitié d’un mélange de pollen et de nectar sur lequel un oeuf est pondu. Elle apporte ensuite des morceaux de feuilles plus petits et ronds, qu’elle empile les uns sur les autres comme couvercle.

Terminé, le nid contient environ 6 cellules placées bout à bout. Le nid est bouché avec de la terre ou de la pulpe de bois. A la fin de l’été, les larves se développent en consommant leurs réserves; elles achèvent leur croissance au printemps de l’année suivante, époque à laquelle elles se nymphosent. Les adultes sortent fin mai – début juin.

Les 3 dernières photos de l’album sont celles d’un mâle.

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2 réponses à La Mégachile du rosier – épisode 1

  1. Liliane Delvaux dit :

    Le mystère des feuilles découpées de mon vieux rosier grimpant enfin résolu. Merci jean marc. Sans le savoir, j’ai accroché le nichoir juste à côté et il y a en dessous un géranium vivace bleu parme qui projette ses fruits partout. Cette abeille du petit peuple de mon jardin se révèle, non seulement une artiste, mais aussi une fine bouche.

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