Archives de catégorie : Habitat

La Lysimaque commune et ses abeilles

 Lysimachia vulgaris L., Primulacée

Description et écologie

La Lysimaque commune est une plante vivace, herbacée, érigée, de 40 à 150 cm de haut, fleurissant de juin à août (septembre). Plante héliophile (de pleine lumière) ou de demi-ombre, elle fréquente les milieux humides : bord de fossés ou de cours d’eau, prairies très humides, aulnaies, aulnaies-frênaies.
Elle peut former rapidement de grands massifs grâce à sa souche stolonifère.
Les feuilles sont opposées, ou verticillées par 3-4, ovales-lancéolées, 2-5 fois plus longues que larges, +/- sessiles ou brièvement pétiolées.
Les fleurs sont disposées en courtes grappes ou panicules axillaires, pédonculées, formant une inflorescence pyramidale. La corolle jaune, d’un diamètre de 15 à 20 mm, est divisée presque jusqu’à la base en 5 lobes longs de 7-12 mm, munis à l’intérieur de courts poils glanduleux. 5 étamines, à filets soudés jusqu’au tiers.
Sépales longs de 3-5 mm, bordés d’un liseré rouge.
Capsule longue de 4-5 mm, contenant des graines capables d’être disséminées par l’eau.

Propriétés et Particularité

La Lysimaque commune est une plante tinctoriale : on extrait de la plante une substance colorant la laine en jaune, et ses racines fournissent une teinture brune.

La lysimaque a la particularité de ne pas offrir aux butineuses de nectar sucré, mais une huile florale. Cette matière grasse est utilisée par la femelle d’une abeille sauvage (du genre Macropis) en tant que nourriture pour ses larves.

Continuer la balade avec les Macropèdes, les abeilles liées à la Lysimaque.

Choux de Bruxelles, chenilles, polistes et opilions : une chaîne alimentaire complète

Depuis 2016, je réserve deux ou trois jardinières à la culture de légumes.  Pas tellement pour récolter quelques kilos de ma propre production, mais plutôt dans l’idée d’attirer des insectes que je ne pourrais pas observer sur les fleurs de mon petit jardin.

Ainsi donc, en mai 2016, 6 plants de haricots et 3 de choux de Bruxelles trouvent place dans une jardinière. Et je n’interviens en rien dans la culture … jusqu’à la détection à la mi-juillet, de la ponte d’un papillon abonné aux choux, le bien nommé Piéride du chou.  La ponte est groupée sous les feuilles des plantes hôtes. Je compte une soixantaine d’œufs. L’éclosion a lieu 4-5 jours plus tard, et peu après, les jeunes chenilles se regroupent, et s’en prennent à la partie superficielle du feuillage, la plus tendre, laissant à la place, un “film” translucide.

A partir du deuxième stade larvaire, elles commencent à se disperser, et forment de petits groupes de 4-5 unités, les chenilles étant alors capables de perforer et dévorer le feuillage dans toute son épaisseur. Les dégâts sont à la mesure de la taille des chenilles, mais aussi de leur nombre, et dans les cas extrêmes il ne reste bien souvent que les grosses nervures des feuilles attaquées.

Vers le 21 juillet, deux récoltes très correctes de haricots “beurre” … Les choux de Bruxelles, par contre, ne poussent guère, et même si c’est un légume du début d’automne, j’élimine manuellement 3/4 des chenilles … d’autant que j’ai repéré un précieux allié, présent depuis 10 ans dans mon jardin : le Poliste gaulois. J’ai déjà présenté cette guêpe sociale, en expansion, à plusieurs reprises, en août 2016, sur un autre blog, et sur Natura’Liste. Pour nourrir leurs larves, les ouvrières capturent différentes proies, dont des chenilles, qui sont promptement découpées façon “rôti” et emportées vers le nid.

Le 31 juillet, en début de nuit, j’ai eu la chance d’observer un deuxième allié, que je n’imaginais pas prédateur de chenilles : l’Opilion. Appelés aussi “Faucheux“, ils ressemblent à des araignées, aux pattes démesurées, et au corps non divisé (à la différence des araignées).  Un escadron de 3 chasseurs nocturnes faisait un vrai carnage parmi les chenilles, les découpant et emportant (j’imagine …) les meilleurs morceaux pour aller les manger à l’abri.

Avec de tels alliés, et même si j’avais bien repéré 2 ou 3 œufs isolés d’une autre Piéride, la Piéride du navet … je pensais mes choux tirés d’affaire.  Hélas … cette deuxième attaque allait leur être fatale : plus de 20 chenilles vertes, bien cachées, se sont entendues pour terminer le travail commencé deux mois plus tôt par leurs cousines vert jaune. Et cette fois-ci, aucune prédateur à l’horizon, comme cette minuscule guêpe observée en juillet 2010.

 

Heterogaster urticae : la punaise de l’Ortie

Heterogaster urticae (Fabricius 1775) Hémiptère (Hétéroptère), Lygaeidae

La pullulation d’insectes a toujours à mes yeux, un caractère quelque peu mystérieux : comment expliquer l’apparition en un même lieu, souvent restreint (de l’ordre du m²), en une très courte période, de tant d’individus, qui cohabitent les uns sur les autres ?

La dernière pullulation, c’est sur l’Ortie que je l’ai observée, cette plante qui récompense bien souvent l’entomologiste tellement son cortège d’insectes (y compris parasites et prédateurs) est vaste.

Elle était le fait de la Punaise de l’Ortie … la bien nommée ! Des milliers d’individus, à tous les stades larvaires, ou adultes, agglutinés sur quelques pieds d’orties, en bord de chemin.

C’est une petite punaise brun-noir (7 – 8 mm), de forme ovale, au régime polyphage qui consomme à la fois des proies et la sève des orties.

Dinocampus coccinellae … un parasitoïde de la coccinelle

Dinocampus coccinellae (Schrank, 1802), Hyménoptère, Braconidé

Lors d’un passage dans une serre de culture, à la recherche des ravageurs, j’ai été attiré par une coccinelle qui ne bougeait pas (plus). En m’approchant, à la vue du cocon “attaché” à cette coccinelle, la cause était entendue : elle est parasitée.

J’avais déjà pu observer ce genre de cocon en forêt, à Ferrières, en 2012. Là aussi, ce parasitoïde (de chenilles) était une micro guêpe (2 – 3 mm) de la famille des Braconidés. Ψ

Ayant récolté coccinelle et cocon, j’ai pu récupérer l’imago issu du cocon. Sur la 4e photo, on voit clairement l’ouverture du cocon par laquelle l’adulte est sorti.

Cycle de vie (Wikipédia)

D’abord la femelle parasitoïde recherche une coccinelle adulte, préférablement une femelle et s’approche de son hôte : elle lui pénètre l’exosquelette à l’aide de son ovipositeur modifié. Elle déposera son œuf à l’intérieur de la coccinelle. L’éclosion se produit après 5 à 7 jours. La larve qui possède de grandes mandibules s’alimentera d’abord des œufs de la coccinelle. Par la suite, elle dévorera les corps gras ou les gonades de celle-ci.

Le développement larvaire prend de 18 à 27 jours. Lors de cette étape, la larve passera par 4 stades larvaires. Pendant ce temps, la coccinelle parasitée continue à s’alimenter jusqu’à l’émergence de la larve. Quand le moment est venu de se chrysalider, la larve paralyse son hôte et émerge de celui-ci. Il tissera un cocon entre les pattes de la coccinelle vivante. La coloration vive ou contrastante de l’hôte envoie un message d’avertissement (aposématisme) au prédateur et le cocon en bénéficie.

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Répartition en région Wallonne

La découverte de ces micro guêpes est fortuite (en ce qui me concerne en tout cas) et leur répartition est bien entendu mal ou pas connue. Cependant, la carte de répartition du DEMNA (dernière image) indique que d’autres observations ont été faites en 2012 / 2014, à quelques kilomètres de ma propre observation.