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Les recycleurs de la Nature

La mort d’un animal, petit ou grand, devient source de nourriture pour d’autres, qui recyclent cette matière organique en la mangeant ou en y pondant, leurs larves y trouvent le gîte et le couvert selon la formule consacrée.

Ainsi, le cadavre en décomposition de cet écureuil roux, trouvé en bord de route, face ventrale (blanche) visible, était couvert de grosses mouches, peu dérangées par ma présence. Et une fois retourné avec un bâton (pour ne pas le toucher directement), j’ai juste eu le temps d’apercevoir (et de photographier …) une demi douzaine de coléoptères, connus sous le nom de Nécrophores (Nicrophorus vespilloides).

Nicrophorus vespilloides, Linné 1783, famille Silphidae, sous-famille  Nicrophorinae 

Nicrophorus vespilloides est un insecte coléoptère de la famille des Silphidae long d’une quinzaine de millimètres (11- 16 mm), noir et orange principalement trouvé dans les forêts européennes et les tourbières nord-américaines. Il fait partie des nécrophores.
C’est une espèce discrète, mais qui joue un rôle majeur dans l’écosystème, car il assainit l’environnement en y éliminant les cadavres de petits animaux (oiseaux, petits mammifères). C’est une des rares espèces de coléoptères qui s’occupent de leur progéniture.

Les espèces de la sous-famille des Nicrophorinae sont attirées par les odeurs émises par les cadavres qu’elles détectent de très loin. Les premiers individus de chaque sexe qui arrivent près d’un cadavre combattent pour chasser ceux qui arrivent par la suite. On les rencontre donc généralement isolés ou par couple sur un cadavre.
Une fois sur place, les nécrophores se glissent sous le cadavre (oiseaux, souris, taupes, …) qu’ils enterrent rapidement s’il n’est pas trop gros à l’aide de leurs mandibules et de leurs tibias épineux. Les racines des plantes et autres obstacles ne résistent pas à leurs puissantes mandibules.

Dans ce nid souterrain les parents consomment les viscères du cadavre et font des « boulettes de viande » recouvertes d’une gelée aux propriétés antimicrobiennes, qui semblent pouvoir ralentir la décomposition de la chair. Une fois sorties de l’œuf, les larves se nourrissent sur les boulettes de chair ainsi préparées.

Les grosses mouches appartiennent probablement à la famille des Calliphoridae.
Les mouches de cette famille ont des biologies très variées : elles sont en majorité nécrophages, coprophages ou détritiphages, mais parfois prédatrices ou parasitoïdes d’escargots. Les Calliphoridae sont habituellement les tout premiers insectes parvenant au contact d’un cadavre où va se dérouler le développement de leurs stades larvaires.
Voir par exemple la “Cynomye des morts” sur Naturaliste.be